La Rawbank, en partenariat avec le groupe énergétique suisse Vitol, compte investir 20 millions de dollars pour financer la transition énergétique et la protection des forêts. La banque, qui vient de participer à la 28e Conférence des Parties des Nations Unies (COP28), a annoncé cet investissement depuis Dubaï.
« Nous sommes prêts à investir nos dollars, mais nous avons absolument besoin de leur expertise dans le processus de financement de ces projets », a déclaré Mustafa Rawji, PDG de la Rawbank, à Bloomberg. Son partenaire, Vitol, investit dans des projets carbone au Congo depuis plus de dix ans et estime que le pays a un « potentiel significatif » en raison de ses ressources.
« L’objectif est de réduire les émissions de CO2 de 75 millions de tonnes au cours des 10 prochaines années », a expliqué la Rawbank dans un communiqué. L’investissement, qui entre dans les responsabilités environnementales de l’entreprise, vise à accélérer l’électrification d’un million de ménages dans les zones urbaines et rurales, en utilisant des sources renouvelables telles que l’énergie solaire, dans un pays où moins de 20 % de la population a accès à l’électricité, selon la Banque mondiale.
Les premiers bénéficiaires seront les populations de la ville de Gemena et du Kasaï. Dans ces deux agglomérations, le financement de Rawbank permettra la production d’une capacité combinée d’énergie verte de 1 000 MW, comprenant l’installation d’une centrale hydroélectrique de 800 MW et de panneaux solaires d’une puissance totale de 200 MW. L’autre partie des 20 millions de dollars annoncés servira donc à renforcer les activités de conservation des espèces animales et végétales vivant dans cet écosystème.
Un marché prometteur en pleine expansion
Le prix des compensations carbones de la RDC se vendent à environ 5 dollars la tonne et pourrait atteindre jusqu’à 25 dollars au cours des cinq prochaines années et 33 en 2055 selon les estimations de Bloomberg. Les deux principales agences de certification actives au pays, Verra et Gold Standard, ont enregistré 30 projets, dont 5 ont effectivement émis des crédits carbone, d’une valeur totale de 62,5 millions de dollars par an, selon le rapport de la Banque mondiale.
Le marché mondial de la compensation pourrait valoir entre 15 milliards de dollars d’ici 2030 et 1 milliard de dollars d’ici 2037.
La RDC abrite le deuxième poumon vert de la planète, « un puits de carbone estimé à 1,5 milliard de tonnes de CO2, soit près de la moitié des émissions totales de l’Europe », rappelle Afrik21. Les forêts équatoriales du pays, les deuxièmes plus grandes au monde après les forêts d’Amazonie au Brésil, captent environ 822 millions de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, tandis que son potentiel hydroélectrique est de 100 gigawatts, selon un rapport de la Banque mondial publié en novembre 2023.
Source Bloomberg